Éloge d'une soupe en 5 minutes...

Imaginez, c'est le milieu de la semaine, vous rentrez tard ce soir-là - comme les deux précédents d'ailleurs mais bon, parfois vous l'avez bien cherché. Donc vous rentrez tard et vous êtes glacé(e)s jusqu'aux os suite :
1) à la C.O,
2) au retour en vélo tard du boulot,
3) au trajet en TER dont les bouches soufflaient de l'air froid,
4) à la réunion sur un chantier (bientôt...)
5) ou tout simplement au fait d'avoir travaillé dehors.
Tout(e) crispé(e), vous avez l'estomac qui s'active dans le vide. Vous ouvrez la porte du réfrigérateur où un poireau et un bout de courge, glissé dans votre sac par maman/belle-maman/mamie/ratata/marraine, se battent en duel. Mouais, et si on revisitait le bouillon de poireau post repas de famille. En un peu plus riche ! Non, parce que ce n'est pas la salade - aussi complète soit-elle - que vous avez avalée à midi qui vous a calé(e) jusqu'au lendemain ! L'ingrédient qui vous sauve, le petit truc qui rend sexy et ludique à manger la soupe poireau/courge non mixée, c'est les nouilles chinoises*. Elles viennent enrichir le bouillon, l'épaississent et le rendent savoureux. À déguster dans un bol, avec des baguettes, quelques graines de sésame parsemées sur le dessus et un peu de shoyu ou de crème selon que l'on soit plutôt Normandie ou plutôt Japon.
Les deux, c'est bien aussi !

Recette #97 pour 2 personnes qui grelottent

· huile d'olive

· un quartier de courge de 10-15 cm d'arc

· un poireau

· une carotte (facultatif)

· un bouillon cube de votre choix ou des herbes salées**

· un nid de nouilles chinoises (de 62,5 g en moyenne)

· crème liquide de vache ou de soja, shoyu, graines de sésame

~

· Oter les extrémités du poireau. Garder un peu de vert tout de même. Emincer le poireau entier en biais / diagonale et laver les rondelles dans une passoire. S'il semble très terreux, le couper dans la longueur et passer chaque moitié sous un filet d'eau avec soin avant de l'émincer. Mais ce sera moins pratique et moins joli dans la soupe - en même temps, "who cares ?" vous êtes seul(e) et vous avez les fesses gelées.

· Éplucher la courge, la couper en 2, l'émincer en tranches de 2-3 mm d'épaisseur, qui soient faciles à prendre avec des baguettes... Éplucher la carotte et l'émincer en ruban à l'économe ou en julienne.

· Faire chauffer un filet d'huile dans un petit faitout, ajouter le poireau et la courge (et la carotte), faire revenir un peu en remuant. Verser de l'eau froide ou chaude dessus et laisser cuire 4-5 minutes.

· Ajouter -ou pas- le bouillon cube émietté et les nouilles, les laisser s'attendrir un peu pour que le paquet se "décompacte" et remuer avec une fourchette. Laisser cuire le temps indiqué (9 minutes normalement).

Si vous avez opté pour les herbes salées au lieu du bouillon cube, les ajouter au dernier moment.

· Servir dans des bols, ajouter un trait de shoyu, un tour de moulin à poivre et un peu de crème liquide. Parsemer de graines de sésame.

Attention, les nouilles gigotent au bout des baguettes, d'où le fait que les japonais amènent leur bol près de la bouche (une hypothèse comme une autre...)

* Vous savez ces petits sachets qui contiennent un nid de nouilles toutes vrillées et un paquet de sauce pleine de glutamate pour le côté addictif. Vous les trouverez dans les épiceries asiatiques en gros paquet ou chez Biocoop comme celles-ci.

Les nouilles soba ou udon sont très bien aussi mais ne sont pas vrillées !

** Les herbes salées se sont un peu perdues en France, leur tradition perdure au Québec et en particulier dans le bas St Laurent. En gros, à la fin de l'été, vous raflez le persil, la ciboulette, les jeunes oignons, pourquoi pas des radis pour corser le tout ou des panais, du cerfeuil ou du persil tubéreux... Vous hachez le tout et vous remplissez un pot avec 2/3 du mélange et 1/3 de gros sel gris. Vous tassez bien pour éviter les bulles d'air et vous fermez le pot. C'est prêt à consommer quelques jours plus tard jusqu'à l'été prochain !